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jeudi 1 juin 2017

FrenchMan 2017

4ème IronMan, et 3ème canicule. C'est désormais confirmé, il doit y avoir un lien entre ma participation à un full distance et une vague de chaleur. 32C au mois de Mai dans le Médoc.

Arrivé dès le Mercredi pour une épreuve le samedi, j'avais décidé d'allier le sport au week-end familial à Hourtin, au bord du lac du même nom, en plein Médoc.
Le ton a tout de suite été donné : grand soleil, plus de 30°C, prévu pour durer jusqu'à la fin de la semaine.

4ème IronMan, mais première participation à un XXL non labellisé. Si l'on y perd en nombre de bénévoles, qualité des ravitaillements ou "pimpim attitude",
on y gagne en convivialité. 600 participants tout de même, pour une 5ème édition, l'organisateur, Benjamin Sanson fait le plein.
Un organisateur haut en couleur, présent sur tous les fronts pour la préparation du parc, de la ligne d'arrivée, du briefing, de la course, à l'arrivée. Très sympa.

Samedi matin, dans le parc, je finalise la préparation du vélo, il fait déjà très bon.
Je croise Sam, qui arrive seulement au parc, pas stressé le Sam ;-) , et me dirige vers les navettes qui nous emmènent de l'autre côté du lac.
Originalité du parcours : la natation se fait en aller simple en traversant le lac.
Paf, départ, tout est passé vite, je suis bien dedans. Je prends un sacré plaisir à nager durant les 3,8km. Ca ne m'a pas paru long, pas de lassitude, je profite.
Content de mon classement natation (enfin dans le premier tiers ou presque), je prends le temps de faire ma transition et enfourche le vélo.
Là, il faut le dire tout de suite : parcours plat, fait de longues lignes droites et en 3 tours. Toujours en prise, c'est mentalement dur et physiquement difficile de tenir continuellement la position aéro sans jamais d'occasion d'en sortir. La chaleur s'installe, j'augmente au fil du temps les rations hydriques.

Sur un nuage durant les 120 premiers km, puis au mental sur les 60 derniers pour maintenir l'allure. Je sens que j'ai un coup de moins bien alors je bois à fond.
Difficile transition vers le marathon, les premiers 10km sont durs, mais ca repart bien ensuite. Le semi sera synonyme de coup de moins bien à nouveau, avec une chaleur terrible. Je bois énormément, mais avec le recul, cela n'a pas suffit. Obligé de m'arrêter longuement aux ravitos pour tenter de m'hydrater le plus possible. Bien m'en à pris, car si jusqu'au 30ème kilomètre j'ai privilégié l'hydratation, les sensations sont revenues pour la dernière boucle de 10km.

Finish facilité par ma femme qui fera les 3 derniers kilomètres pas loin de moi, et mes enfants qui m'accompagneront sur la ligne.
Whouha, bizarre comme épreuve. Comme une longue ballade pendant laquelle on peut se sentir totalement HS ou bien au top d'1 quart d'heure à l'autre. 
Encore frustré d'avoir été plus en résistance qu'en performance, j'ai déjà envie de rempiler, pour, enfin, réussir à en boucler un dans des conditions météo plus clémentes et avec la sensation d'avoir totalement optimisé la course (gestion, vitesse, alimentation).
Au final tout de même : 200ème sur 517 arrivants. Course bouclée en 1h16 de nage, 5h47 de vélo et 4h18 de marathon soit 11h28 au total. On reste sous les 11h30, ouf !

jeudi 6 octobre 2016

IronMan Vichy 2016

Hé, hé. Content. Le 3ème. Et il s'est bien passé. Et désormais conscient de la première priorité devant un ironman : rester humble. Ca a beau être le 3ème, je ne voulais pas me faire avoir comme sur le 2ème, et pouvoir "faire" l'épreuve de bout en bout. Un ironman, c'est juste un truc à part, c'est long, vraiment long, et la plus grosse erreur serait de le prendre de haut.

Nous voici arrivée à Vichy, 1 fois n'est pas coutume, sous une canicule monstrueuse. Il est 23h30, il fait 28°C, et descendre les bagages est déjà une première épreuve. Cela va perdurer le vendredi et samedi,  avec des pointes à 36°C, et des nuits chaudes, très chaudes.
Forcement, les nuits sont difficiles, les journées hypers chaudes, et je suis attentif sur l'hydratation. Je vais boire 3,5L d'eau le samedi ! Et suis content de voir que le dimanche s'annonce plus clément avec 33°C annoncé.

Bien entendu, ca sera sans combi. Mais je l'ai intégré depuis quelques jours déjà donc pas de stress particulier par rapport à cela.

Dimanche matin. 4h. Soit 1h avant l'heure du réveil. Je tente de me rendormir, mais comprends rapidement que ce ne sera pas possible. Allez, tant pis, on se lève et on mange, ca donnera le temps de monter en pression lentement.
Tarif habituel avec la poudre endur'Activ à l'amande. Le top du petit déj qui nourrit, en restant hyper digeste (et bio !).
Je décide de partir. Le parc n'ouvre qu'à 5h30, j'ai 3km à pieds pour m'y rendre, je vais pouvoir profiter du calme de la nuit Vichyssoise.
Un peu surpris par le noir du parc de l'hôtel à traverser, je rejoints le bord de l'Allier à peu près éclairé. Je passe à côté d'une fête où la musique bat son plein. Quelques secondes le temps de réaliser qu'ils sont en train de finir leur soirée, tandis que je pars pour ma journée. C'est amusant la diversité.
Je me fais rattraper par quelques triathlètes qui se rendent également au parc. Je les laisse passer, j'ai envie de rester seul, de profiter de ces moments pour commencer à rentrer dans ma bulle, ma course. La lune, bien que fine, éblouit quand on la regarde. C'est paisible. Le calme avant la tempête.

J'arrive au parc. Il y a déjà pas mal de monde alors qu'il vient à peine d'ouvrir. Mon vélo, je check qu'il a passé une bonne nuit et regonfle les boyaux. Je vais vérifier les contenus de mes sacs de transition, tout est OK. Et contrairement à l'habitude, je me mets juste en shorty pour attendre l'épreuve de natation : l'Allier est à 25°, la combi est interdite. C'est un peu l'inconnue. 3,8km de natation sans combi.

Tout est passé vite, car me voilà déjà dans le sas de départ swim en rolling start. Je voulais avoir le temps de profiter, je l'ai pris, mais c'est passé très très vite.
Je retrouve un Nantais rencontré le week-end précédent chez Endurance Shop. C'est finalement sympa de discuter un peu avant de partir pour une journée avec soi même.
Rapidement on se retrouve devant le sas de départ. Le bip, je m'avance, et je saute.

C'est parti. Parti pour 11h, parti pour une épreuve de fous, parti pour une épreuve que j'aime.

La natation, c'est long. Et encore, relativement au temps que je passe dans l'eau : 1h25, je trouve que ca pourrait paraître plus long. Avec le recul, c'est tout de même l'épreuve la plus facile. Et de loin. Surement parce que je n'ai pas les moyen de "me faire mal", d'aller vite.
On nage donc, tranquillement, avec de la place, sans se taper dessus. C'est quand même appréciable un rolling start quand on part pour une journée entière de sport.
Je suis les bouées. Impossible de se perdre dans ce plan d'eau. Il y a des bouées kilométriques tous les 500 mètres et de nombreuses petites bouées intermédiaires. Le soleil se lève sur l'Allier.
Sortie à l'australienne et c'est reparti. Les mollets se comportent bien. Pas de crampe. En préventif, je remue les pieds quand même pour les éviter.
Enfin c'est la sortie. Transition sans avoir à enlever la combi. Je m'applique à la faire rapidement. Et c'est parti pour le vélo.

Natation : 1h25, 731ème temps (sur 1600 partants)
Transition : 4'23''



Le vélo, c'est long. Heureusement on voit du pays :). Hyper prudent sur le premier tour, je reste légèrement en deça de 170w de moyenne. Au final, je trouve que les 2 tours vélo passeront très vite. Je suis bien dedans, je suis attentif à mon alimentation et ma boisson, mais ca se tend tout de même dans le deuxième tour. Il n'y a rien à faire, plus de 30°C c'est dur à gérer. Entre pause pipi, hydratation eau pure, eau isotonique, mélange avec mes barres amandes, gels, je varie les plaisirs mais j'ai du mal à suivre le fil exact de ce qui rentre. Cela reste tout de même beaucoup mieux que l'an dernier.
Point non négligeable, les supporters sont là à mi parcours, pour permettre de finir plus facilement le 1er tour et se lancer dans le 2ème avec la frite. C'est toujours un peu frustrant à vélo, car on les voit très/trop rapidement.
Un petit coup de pompe vers le 120ème km, mais ca repartira ensuite vers 140km. Tout d'abord parce que 40km restant à faire, ca correspond finalement à un M :) et parce que je me fais doubler par 2 mecs, roues dans roues et ca m'enerve. Ce petit pic d'adrenaline pendant lequel je m'acharne verbalement sur le tricheur, me fait du bien :)
Heureux d'en finir, je sens que j'ai mal aux cuisses et me demande vraiment comment l'enchainement va se passer. Peu importe, après 180km de vélo, bien que fier de sa machine, on est content de la laisser dans le parc et partir seul.

Vélo : 5h45', 894ème temps, perte de 40 places (seulement !!!??!!, quel niveau général de folie...)
Transition : 4'51'' (dont une pause pipi)



Le marathon. C’est assez amusant, car lorsque l’on se lance dans un marathon sec, on sait que l’on se lance dans une course particulière, longue, challengeante. On prend le temps de la mesure.
Sur ironman, c’est très différent. On se lance dans le marathon, avec soulagement. On a passé beaucoup de temps avec le vélo, et le changement est bienvenu. On y va en se disant : "ça y est, la dernière épreuve !". 
Et la première chose à faire, c’est bien sûr de calmer ses ardeurs. Car tout cela donne des ailes. Et malgré tout, il faut regarder la réalité en face : oui, on se lance bien dans un marathon. Ca va être long, il va y avoir des rebondissements, il y a quelques heures d’inconnu qui nous attendent.

Sur cette édition, je me lance avec des jambes assez lourdes. J’ai mal aux cuisses, je ne fais donc pas de folies. Je pars, raisonnable, fort de mon expérience de l’an dernier. Il va falloir boire, refroidir le corps à l’aide de tous les jets d’eau prévu à chaque ravitaillement (tous les 2km), et tenter de manger ce que l’on peut. Allure conservatrice de 5'20'' au kilo. Et on verra au bout de 20km ce que l'on fait.

L’avantage à Vichy, c’est que le parcours est à la fois beau et varié. Nature d’un côté, bords de l’allier aménagés de l’autre, et passage par le centre ville, bourgeois et joli de Vichy. Et du monde, pour encourager. 

Je suis toujours impressionné par les spectateurs. Ceux qui regardent les coureurs avec une certaine admiration, comme s’ils appartenaient à un monde hors de porté pour eux. Ce que la plupart des coureurs du jour devaient d’ailleurs se dire à une époque :) 
Et ceux qui ne mesurent pas vraiment l’épreuve en cours. Soit parce qu'ils pensent que l'on est en train de courir un 10km, soit parce qu'ils n'ont aucune idée de ce que représente une telle aventure.

Bref, tout cela est amusant, et permet soit de relativiser, soit de faire passer les kilomètres sans vraiment s'en rendre compte.

Mais voilà. A un moment, il faut passer à la caisse, et ce moment est arrivé au milieu du 2ème tour (16ème kilo). Il faut commencer à vraiment forcer pour maintenir l'allure. Ce n'est plus (du tout) automatique. L'alimentation devient plus complexe. J'alterne coca, Saint Yorre, Tuc, Gels, Eau, Boisson énergétique... Et je sens bien que ca a du mal à passer au niveau estomac, sans arriver à savoir si c'est un excès de sucre ou un excès d'eau qui bloque. Pas simple.
Heureusement, un coup de mieux au début du 3ème tour. Vraiment bienvenu. Je passe à côté de mes supporters préférés qui avaient noté la baisse de l'allure sur le suivi live, pour les rassurer et leur dire que je retrouve mes jambes, mes sensations. C'est bon. 
Toujours impressionnant ces contrastes, cette impression d'être au fond et pourtant de revoir la surface sans savoir exactement pourquoi.
Forcement, ce ne dure pas et l'entame du 4ème tour (31ème kilomètre) se fait sentir. 
Mais là, le cerveau et sa magie entre en jeu. C'est le dernier tour. Et oui, le dernier tour. Et cette simple idée, pensée, entraine des réactions psychiques qui font des miracles physiques.
La fin se fait proche, je tente de bien profiter de ces derniers kilomètres. Double avec respect d'autres concurrents pour lesquels il reste parfois 3 tours (30km) à faire... 
Et cette délivrance, l'arrivée. Malheureusement aseptisée depuis que le label Ironman flotte sur la course. Mais tout de même une arrivée d'Ironman. C'est un moment particulier, indescriptible, étonnant.

Marathon : 4h17 (623ème temps, gain de 121 places, et déçu d'avoir craqué et pas réussi à tenir la barrière des 4h comme sur la première édition. On mettra cela sur le compte des 33°C :) )

Classement final : 734ème pour 11h37'27''



Après l'arrivée, c'est difficile. Après avoir échangé quelques messages, je m'assoupis sur les tables prévues pour se restaurer sans rien pouvoir avaler. Je vais somnoler une petite heure, et le coup de fil de ma femme me réveillera, pour que je puisse retrouver quelques forces pour me bouger. Je rassemble mes affaires, mon vélo, et je sors.
Ca y est. 3ème ironman. Et encore bien différent des 2 autres. Quelle épreuve. Le prochain est déjà programmé. Le frenchman, à Hourtin, fin Mai. Des conditions météo qui seront normalement plus clémentes.
Je retrouve toute la famille. Je suis bien, heureux, quelle aventure, et il faut bien se rendre à l'évidence : qu'est-ce que j'aime ça :) Sans vraiment savoir dire pourquoi. J'aime "l'aventure" que représente la journée. Cette découverte de soi, de contrastes et de rebondissements.
En tout cas, impressionné par le niveau général. Je pensais vraiment être mieux classé que cela avec mon temps. Les gens viennent de loin, et ne font pas semblant. Mais relativisons aussi, avec mes 8h d'entrainements par semaine dont une moitié de vélotaf, je dois être parmi les athlètes qui totalisent le moins d'heures d'entrainement. 

Ah, et dernière chose. Avec mes points gagnés à Aix en Provence, puis à Vichy, je suis un AWA (All World Athlete) de bronze. Globalement cela signifie que je suis dans le top 10% des athlètes ayant effectués un ironman en format half et full. Ca me donne le droit, en 2017, à un traitement de faveur sur les courses Ironman. Hé, hé, ils sont forts ces ricains en marketing.

See you soon ! 

jeudi 12 novembre 2015

2ème IM Vichy - Enseignement

Ce 2ème IronMan a été beaucoup plus dur que le premier. Les conditions météo y sont pour beaucoup, et le manque de concentration et de rigueur sur l'hydratation/alimentation également.
Un comble sachant que c'est une partie sur laquelle je me connais bien, et dont je connais les pièges.
Je n'avais jamais couru dans des conditions aussi chaudes, force est de constater qu'elles m'ont amené dans des zones où je n'étais pas préparé.

Le CR rapide est dispo sur le site du club : CR club

Maintenant que retenir pour s'améliorer ?

Hydratation, hydratation, hydratation.
Je suis parti dans la course, sans m'être questionné sur l'adaptation de ma stratégie d'hydratation vu les conditions.
De plus, de manière latente, je me rends maintenant compte, que je buvais de moins en moins lors de mes triathlons. Ce qui d'ailleurs explique les petits coup de mous que j'avais pu avoir. Souvent en fin de course, donc peu importants et peu remarqués.
Contrairement à l'an dernier, j'avais décidé de partir sur de l'eau pure et sans "pacing" sur les moments où boire. Encore une erreur.

Pour les prochaines courses :
- Remettre un timer 5 à 10 min pour penser à boire
- Ajouter du sucre dans l'eau pour faciliter son assimilation

Je pense qu'avec ces 2 choses, je pouvais m'en sortir au moins aussi bien que l'an dernier (donc gagner 2 heures !!!).

Autre point, ma crampe au mollet, violente, dès le 2ème kilomètre de natation.

Surement également une part de manque d'hydratation à l'approche de la course + piétinement la veille, sans petit footing pour aérer les muscles.
Donc :
- Hydratation la veille, à fond
- petit footing pour soulager les mollets
- Etirements actifs avant la natation

La bonne nouvelle ? Psychologiquement je m'en suis remis rapidement ... en me projetant dans un nouvel IronMan. Le logement est déjà réservé pour l'année prochaine (ca part très vite maintenant que le public est mondial), et j'attends encore quelques mois pour aviser et m'inscrire.






dimanche 7 septembre 2014

Challenge Vichy 2014

Vichy, parc omnisport, Dimanche 31 Août, 6h10.

Ca y est. Depuis Vendredi je suis à Vichy. Je suis allé chercher mon dossard, rentré dans l'ambiance de l'organisation à la Pasta party, encouragé ma fille sur son duathlon et ma femme sur la fun run qui porte bien son nom, bien dormi durant cette dernière nuit, déjeuné vers 4h du matin, attendu impatiemment le départ pour le parc, et .... voilà !

Il fait encore nuit et il y a déjà énormément de monde qui s'agite dans le parc.



Mon oncle, mes parents ont fait l'effort de se lever et m'ont accompagné.
Je suis étonnement calme. Très calme même.
Un autre triathlète, Alexandre, voisin de gîte, m'accompagne jusqu'au parc. Il a fait la route du gîte au site de départ avec nous. On discute. Pour tous les deux c'est le le premier format full.
Je rentre enfin dans cet immense parc. Avec 2 choses en têtes : ajouter mes affaires manquantes dans mon sac "Run", et gonfler mes pneus.
Comme un robot, je m'exécute.
Puis je profite un peu de l'ambiance, avant de me concentrer et d'enfiler ma combinaison.
Je vais donner mes affaires restantes dans mon sac d'après course à la consigne située dans le palais du Lac à côté du parc. Le bâtiment est immense. Entre la pasta du Vendredi et ce matin, l'ambiance n'est plus la même. C'est calme malgré le monde.
Le speaker invite les triathlètes à se rapprocher du sas permettant de rentrer dans l'eau. Je m'exécute et me rends compte que mes lunettes de natation que j'avais glissé dans ma combi n'y sont plus. Adrénaline. Impossible de nager sans lunette. Où sont-elles ? Je repasse sur mes pas, mais l'obscurité et l'empressement ne permettent pas de remettre la main dessus. Je panique un peu. Les triathlètes s'amassent dans le sas d'accès au départ. Je rentre en trombe dans le palais du lac, beaucoup d'athlètes du half qui partent 1 heure après y sont au chaud. J'hurle au hasard pour savoir si quelqu'un aurait une deuxième paire de lunettes. Pas de réponse si ce n'est quelques visages compatissants. Ma dernière chance : une éventuelle paire de lunette que je laisse dans mon sac de combinaison. Je redemande mes affaires à la consigne, m'empresse de regarder dans ce fameux sac, et là, gros soulagement. Il y a bien une deuxième paire de lunette. Ouf.
Le soulagement est tel que je reprends le chemin du départ et retrouve un calme profond une fois le gros de la troupe rejoint. Je rentre dans l'eau, aperçois mon père positionné aux avant poste pour prendre des photos, et lui fait des signes pour qu'il me reconnaisse malgré mon déguisement : bonnet, lunette, combinaison. C'est chose faite, j'en profite pour me détendre dans l'eau, en me laissant flotter sur le dos.



Le speaker finit par remettre un peu de pression en égrenant les minutes qui nous séparent du départ. 1min30. Je suis en forme. Confiant. 1min. Ca se rapproche. Envie d'y aller maintenant. AC/DC dans les enceintes. Puis la fameuse corne de brume qui nous libère, enfin.

7h10, Natation. Objectif 1h25.



C'est bien la partie que je redoute le plus. Aucune expérience de nage de 3,8km ou d'1h30 en continu. J'ai décidé de la faire en restant raisonnable sur l'intensité de l'effort et en me concentrant sur tous les aspects techniques que l'on répète toute l'année durant les entrainements club.
Pas de grosse bagarre. Tout le monde semble faire attention à ne pas se taper les uns sur les autres. Bref très différent du départ d'un format M.
J'arrive à "bien nager", c'est à dire à me concentrer sur les différents aspects importants de ma nage. L'orientation est facilitée par le nombre de bouées. Et le jour est maintenant bien levé.
Je vais faire tout l'aller du premier tour à côté d'un canoé gonflable qui transporte un enfant, tracté par son père. Respect. Il nage aussi vite que moi. Ou aussi lentement. En tout cas, cela me permet de faciliter mon orientation.
Je remarque ensuite des montgolfières partout dans le ciel. Il y a un rassemblement sur le week-end, et ils ont décidé d'agrémenter le départ du triathlon. C'est superbe. Certaines viennent même frôler le plan d'eau, avec l'inertie et le silence qui les caractérisent. Cela renforce l'impression de calme du plan d'eau. Et avec tout cela, le 1er tour semble passer vite. Même si j'ai l'impression de ne plus avoir beaucoup de monde autour de moi. Est-ce que je vais trop lentement ? Je rattrape quelques bonnets bleus partis dans la première vague, 10 min avant nous. Ca me rassure.



Puis direction sortie à l'australienne. J'ai toujours l'impression que l'on en finit pas de se rapprocher du rivage lorsqu'on l'a en ligne de mire. Comme si les derniers mètres étaient plus longs.
Je sors. Regarde ma montre, et là surprise : 37min quand je m'attendais à en voir 40. Cooooool.
Je cherche du regard mes parents durant les quelques mètres de la sortie Australienne, mais je ne les vois pas. Il y a vraiment beaucoup de monde, et une belle ambiance. Allez, j'y retourne. Je me jette dans l'eau, laissant à d'autres les beaux plongeons.
La bouée des 2000m est à portée de bras. Moitié de la natation, et je vais bien. Pas de lassitude, et le physique suit. Je continue à essayer de "bien nager". Tout aurait pu aller pour le mieux si la deuxième péripétie de la journée n'était pas arrivée. Je prends un coup sur le bras, et immédiatement, je me rend compte que quelque chose cloche. Je passe la main sur mon avant bras. NON ! Ma montre s'est détachée. Elle n'est plus là ! C'est ma seule montre qui me sert également pour le vélo et la course à pied. Je suis super énervé. Tout le vélo sur lequel j'avais prévu un protocole alimentaire basé sur le chrono, un effort sur la puissance et la vitesse moyenne. Et puis l'allure au marathon. Comment vais-je faire maintenant que je suis totalement à l'aveugle. Après quelques minutes je me remobilise. Pas question d'y laisser trop d'énergie. Je repose ma nage. Et commence à réfléchir aux moyens de surmonter cela. Pour le vélo, pas le choix, je vais devoir faire la première boucle, 90km, aux sensations et en demandant aux autres. Pour la suite, je peux peut-être récupérer la montre de course de ma femme. Il faut que j'arrive à prévenir mes parents lors de la transition vélo. Allez, nage, nage. Profite des montgolfières. 3000m. Ca sent la fin de la natation. C'est fort. La partie que je redoutais le plus semble donc se finir. Plus que 800m. L'arrivée se rapproche. Je me hisse sur le rivage. Enlève de suite ma combi, et court vers mon sac "Bike" et la tente de transition. Aucun problème d'équilibre comme je peux en avoir après la nage, tout fonctionne correctement. Par contre pas d'idée du temps final natation, il faudra que je me renseigne dès le départ vélo.
Enormément de monde dans la tente. Je suis dans le paquet. Bon signe. Je finis d'enlever ma combi, récupère mes barres et gels pour les mettre dans mes poches, je boucle le casque, range le tout dans le sac, et GO. Transition éclair : j'ai gagné 65 places.
Je récupère le vélo, arrive à la sortie du parc et monte sur ma monture. J'aperçois mes parents. Tout juste le temps de les mettre au courant de ma mésaventure : "Perdu ma montre, si vous pouvez récupérer la montre de Mélanie !". Et je file. Même pas eu le temps de leur dire que j'allais bien. Vraiment bien. Je m'en veux un peu.

8h28, Temps Natation : 1h18'11'' - 409ème temps - 2'03'' au 100m
8h32, Temps Transition : 4'20'' - 124ème temps - Position 344 - Gain 65 places



8h32, Vélo. Objectif : 5h50.

A peine parti sur le vélo, je perds mon bidon contenant l'équipement de réparation. Le début est jonché de bosses provoquées par les racines des arbres. Un spectateur commence à rassembler mon matériel qui s'est étalé partout. Par contre, le couvercle du bidon est cassé. Je coince le tout et remet le bidon sur le vélo. C'est reparti. Décidément, je commence à me poser des questions sur l'enchainement de mes mésaventures. J'espère que cela va stopper.
Je rattrape un cycliste et me met à sa hauteur pour lui demander l'heure. Bien sur, avec son chrono ultra perfectionné, il a tout sauf l'heure. Je demande à des spectateurs, contents de me répondre. "8h35". Ah, 8h35. Je suis parti à 7h10. Il est 8h35. Je réalise alors que j'ai de l'avance. Entre 5 et 10 minutes d'avance. C'est énorme. S'il y a bien un endroit où je pensais être juste c'était la nage. Alors 10 minutes, ca redonne la patate. Et fort.
Allez, je me lance vraiment dans ce vélo. Je vais demander régulièrement l'heure et le kilométrage. Pour vérifier que je ne fais pas n'importe quoi. J'appuie raisonnablement sur les pédales. Avec la puissance mémorisée à l'entrainement. Je me dit que ca doit être à peu près cela. Le premier tour de 90km passe vite, très vite. Pas le temps de s'ennuyer. De nombreux cyclistes sur la route avec les athlètes du half qui nous reprennent comme des bolides. Mon pote de club, Julien, me passe également. Je lui raconte mes aventures. Puis il repart. Il a l'air à l'aise. Et ça continue comme ça. Le parcours parait vraiment facile. Pas de grosse bosse quelques faux plats et descentes qui permettent de se détendre. Les ravitaillements sont top. On sent que les bénévoles font tout ce qu'il faut pour que l'on attrape ce dont on a besoin. Je m'alimente toutes les 1/2 heures comme prévu, et boit régulièrement. Sans montre, j'arrive quand même à respecter une régularité suffisante sur l'alimentation. Je suis un peu surpris par certaines gourdes très peu dosées et d'autres très dosées. Ca doit s'équilibrer !
Le parcours est sympa. Des villages, de longues routes dans les champs, et une vue sur le Massif Central.
Le retour sur Vichy se fait sur des routes plus importantes avec un peu de circulation. J'arrive à l'embranchement permettant de rejoindre l'arrivée ou de partir pour le 2ème tour. Je sais que je vais voir mes supporters sur ce début de 2ème tour, et ça me booste. Je me sens vraiment bien.
Enfin je les vois dans la fameuse côte de Bellerive. Ils sont en formes ! La encore je me préoccupe de ma montre. Un peu plus loin me dit-on. Et là je répare mon oubli de tout à l'heure et leur indique que je vais bien. Très très bien. Je continu à monter et croise Nono qui me donne enfin cette fameuse montre. Finalement, je ne l'utiliserai pas sur le vélo pour préserver la batterie pour le marathon. Je continue comme au premier tour.

























Cette boucle se vit différemment. Beaucoup moins de monde. Les athlètes du half sont rentrés au parc. Les distances entre les concurrents deviennent importantes. Vers le 120ème km je vais commencer à marquer le coup. Si je garde un bon rythme, les jambes commencent à se faire sentir. La position aéro que je m'emploie à garder depuis le début devient plus difficile à tenir : le cou et le haut du dos commencent à faire mal.
C'est à ce moment, que je prends réellement conscience de la course que je suis en train de vivre. Il me reste 60km, un peu moins de 2 heures de vélo. Ce n'est pas rien. Et derrière le marathon m'attend. C'est énorme. Mais je sais au fond de moi que ça va bien se passer. Les incidents de début de course sont désormais loin, et tout va bien.
Je rattrape quelques cyclistes sur ce 2ème tour. Comme au global, je ne gagne ni ne perds de place sur le vélo, j'ai dû me faire doubler sur le premier tour. Je commence à attendre l'arrivée avec impatience. J'essaye de reconnaitre le parcours, les repères issus du premier tour. Le panneau "Bellerive sur Allier" vient mettre du baume au coeur. Ca y est. Le parc n'est plus qu'à quelques kilomètres. Enfin, le voilà.

14h13, Temps Vélo : 5h40 - 31,5 km/h -  336ème temps - Position 345 - Perte d'1 place.

Je pose le pied à terre. Et je commence à courir à côté du vélo. Heureux, car les jambes répondent présentes. Je me sens très bien. Bonne foulée. Décontracté. Je pose le vélo et rejoins la tente de transition où j'échange mon cuissard contre un short plus léger et mieux adapté à la course à pied.
Et c'est parti.



14h16, Temps Transition : 3'50'' - 124ème temps - Position 331 - Gain de 14 places.

A ce moment là, j'ai 14 minutes d'avance sur mon objectif de 11h30. C'est significatif. Mais le marathon est une épreuve qu'il faut aborder avec humilité. Et malgré ma montre de secours, je vais en manquer sur tout le premier semi. Je pars, malgré moi sur une allure canon de 4'45 au kilo. Je vais bien me dire d'être plus raisonnable, en revenant à 5'00 au kilo, mais je suis parti tellement haut, que je ne me rend pas compte que 5' au kilo reste bien trop élevé. Ca donnerait un marathon à 3h30, ce qui est juste trop ambitieux.

























Ce n'est pas grave, je vais profiter au max du premier semi. Le parcours est magnifique. Et surtout, mes supporters m'attendent à un endroit stratégique leur permettant de me voir 2 fois par tour. Et leurs encouragements sont efficaces. Ils font du bruit, cela me porte. Avant, pendant et après. L'impact est énorme.


Je rattrape Julien durant le 1er tour. Il a l'air d'être dans le dur. Le marathon s'annonce long mais il tiendra bon.
Puis les tours se suivent. L'alimentation reste nominale sur le 2ème tour. Les supporters toujours en forme, hormis mon petit Corentin en train de se réveiller lors de mon deuxième passage. Je n'ai pas pu résister à l'envie de lui faire un gros bisou.

La partie de parcours qui passe dans le centre est très sympa. Vichy est une belle ville. Et le ravitaillement sous les arcades est animé par une équipe motivée et déjantée.
Logiquement je commence à rentrer dans le dur au semi-marathon. Un peu tôt. Mais je paye mon 1h45 sur la première moitié, bien trop rapide. Il va falloir limiter les dégâts. Cela ne ressemble pas au mur du marathon. C'est plutôt une fatigue générale. L'alimentation devient plus délicate. J'essaye un peu de tout, mais ça ne passe plus vraiment. Par contre, les jambes continuent à faire avancer la machine. Je n'ai pas besoin d'aller chercher trop loin pour ne pas marcher. Même si l'allure n'y est plus, il n'y a pas de gros craquage.
Le dernier tour va être plus simple ... parce que c'est le dernier. Et je décide d'en profiter. Dernière fois que je passe sur le pont de Bellerive, dernière fois dans le centre, et .... l'arrivée approche. Il va falloir en profiter.
J'aperçois, mes 2 grands, Nathan et Marion, prêts à en découdre sur les derniers mètres avec moi. On finira, en se tenant la main, tous les 4 avec Mélanie, avec le bonheur qui déborde de partout.
11h03. Chrono inenvisageable le matin même. Je ne réalise pas vraiment sur le coup.  Pas de larme comme cela à pu m'arriver sur marathon, mais plutôt un bonheur profond et zen. J'ai envie d'en profiter et je reste quelques instants juste derrière la ligne, pour profiter.

18h14, Arrivée, Temps Marathon : 3h57 - 162ème temps - Position 210 - Gain de 121 places.





Forcement, je remercie de tout mon coeur, tous ceux qui ont fait le déplacement pour partager une partie de cette journée. Ca apporte beaucoup, vraiment.



Et en bonus, la vidéo diffusée le soir même par l'organisation, et qui relate bien l'ambiance de cette journée. On y voit notre arrivée vers 11'46 !


Et à bientôt, pour de nouvelles aventures, ça c'est sûr !