jeudi 6 octobre 2016

IronMan Vichy 2016

Hé, hé. Content. Le 3ème. Et il s'est bien passé. Et désormais conscient de la première priorité devant un ironman : rester humble. Ca a beau être le 3ème, je ne voulais pas me faire avoir comme sur le 2ème, et pouvoir "faire" l'épreuve de bout en bout. Un ironman, c'est juste un truc à part, c'est long, vraiment long, et la plus grosse erreur serait de le prendre de haut.

Nous voici arrivée à Vichy, 1 fois n'est pas coutume, sous une canicule monstrueuse. Il est 23h30, il fait 28°C, et descendre les bagages est déjà une première épreuve. Cela va perdurer le vendredi et samedi,  avec des pointes à 36°C, et des nuits chaudes, très chaudes.
Forcement, les nuits sont difficiles, les journées hypers chaudes, et je suis attentif sur l'hydratation. Je vais boire 3,5L d'eau le samedi ! Et suis content de voir que le dimanche s'annonce plus clément avec 33°C annoncé.

Bien entendu, ca sera sans combi. Mais je l'ai intégré depuis quelques jours déjà donc pas de stress particulier par rapport à cela.

Dimanche matin. 4h. Soit 1h avant l'heure du réveil. Je tente de me rendormir, mais comprends rapidement que ce ne sera pas possible. Allez, tant pis, on se lève et on mange, ca donnera le temps de monter en pression lentement.
Tarif habituel avec la poudre endur'Activ à l'amande. Le top du petit déj qui nourrit, en restant hyper digeste (et bio !).
Je décide de partir. Le parc n'ouvre qu'à 5h30, j'ai 3km à pieds pour m'y rendre, je vais pouvoir profiter du calme de la nuit Vichyssoise.
Un peu surpris par le noir du parc de l'hôtel à traverser, je rejoints le bord de l'Allier à peu près éclairé. Je passe à côté d'une fête où la musique bat son plein. Quelques secondes le temps de réaliser qu'ils sont en train de finir leur soirée, tandis que je pars pour ma journée. C'est amusant la diversité.
Je me fais rattraper par quelques triathlètes qui se rendent également au parc. Je les laisse passer, j'ai envie de rester seul, de profiter de ces moments pour commencer à rentrer dans ma bulle, ma course. La lune, bien que fine, éblouit quand on la regarde. C'est paisible. Le calme avant la tempête.

J'arrive au parc. Il y a déjà pas mal de monde alors qu'il vient à peine d'ouvrir. Mon vélo, je check qu'il a passé une bonne nuit et regonfle les boyaux. Je vais vérifier les contenus de mes sacs de transition, tout est OK. Et contrairement à l'habitude, je me mets juste en shorty pour attendre l'épreuve de natation : l'Allier est à 25°, la combi est interdite. C'est un peu l'inconnue. 3,8km de natation sans combi.

Tout est passé vite, car me voilà déjà dans le sas de départ swim en rolling start. Je voulais avoir le temps de profiter, je l'ai pris, mais c'est passé très très vite.
Je retrouve un Nantais rencontré le week-end précédent chez Endurance Shop. C'est finalement sympa de discuter un peu avant de partir pour une journée avec soi même.
Rapidement on se retrouve devant le sas de départ. Le bip, je m'avance, et je saute.

C'est parti. Parti pour 11h, parti pour une épreuve de fous, parti pour une épreuve que j'aime.

La natation, c'est long. Et encore, relativement au temps que je passe dans l'eau : 1h25, je trouve que ca pourrait paraître plus long. Avec le recul, c'est tout de même l'épreuve la plus facile. Et de loin. Surement parce que je n'ai pas les moyen de "me faire mal", d'aller vite.
On nage donc, tranquillement, avec de la place, sans se taper dessus. C'est quand même appréciable un rolling start quand on part pour une journée entière de sport.
Je suis les bouées. Impossible de se perdre dans ce plan d'eau. Il y a des bouées kilométriques tous les 500 mètres et de nombreuses petites bouées intermédiaires. Le soleil se lève sur l'Allier.
Sortie à l'australienne et c'est reparti. Les mollets se comportent bien. Pas de crampe. En préventif, je remue les pieds quand même pour les éviter.
Enfin c'est la sortie. Transition sans avoir à enlever la combi. Je m'applique à la faire rapidement. Et c'est parti pour le vélo.

Natation : 1h25, 731ème temps (sur 1600 partants)
Transition : 4'23''



Le vélo, c'est long. Heureusement on voit du pays :). Hyper prudent sur le premier tour, je reste légèrement en deça de 170w de moyenne. Au final, je trouve que les 2 tours vélo passeront très vite. Je suis bien dedans, je suis attentif à mon alimentation et ma boisson, mais ca se tend tout de même dans le deuxième tour. Il n'y a rien à faire, plus de 30°C c'est dur à gérer. Entre pause pipi, hydratation eau pure, eau isotonique, mélange avec mes barres amandes, gels, je varie les plaisirs mais j'ai du mal à suivre le fil exact de ce qui rentre. Cela reste tout de même beaucoup mieux que l'an dernier.
Point non négligeable, les supporters sont là à mi parcours, pour permettre de finir plus facilement le 1er tour et se lancer dans le 2ème avec la frite. C'est toujours un peu frustrant à vélo, car on les voit très/trop rapidement.
Un petit coup de pompe vers le 120ème km, mais ca repartira ensuite vers 140km. Tout d'abord parce que 40km restant à faire, ca correspond finalement à un M :) et parce que je me fais doubler par 2 mecs, roues dans roues et ca m'enerve. Ce petit pic d'adrenaline pendant lequel je m'acharne verbalement sur le tricheur, me fait du bien :)
Heureux d'en finir, je sens que j'ai mal aux cuisses et me demande vraiment comment l'enchainement va se passer. Peu importe, après 180km de vélo, bien que fier de sa machine, on est content de la laisser dans le parc et partir seul.

Vélo : 5h45', 894ème temps, perte de 40 places (seulement !!!??!!, quel niveau général de folie...)
Transition : 4'51'' (dont une pause pipi)



Le marathon. C’est assez amusant, car lorsque l’on se lance dans un marathon sec, on sait que l’on se lance dans une course particulière, longue, challengeante. On prend le temps de la mesure.
Sur ironman, c’est très différent. On se lance dans le marathon, avec soulagement. On a passé beaucoup de temps avec le vélo, et le changement est bienvenu. On y va en se disant : "ça y est, la dernière épreuve !". 
Et la première chose à faire, c’est bien sûr de calmer ses ardeurs. Car tout cela donne des ailes. Et malgré tout, il faut regarder la réalité en face : oui, on se lance bien dans un marathon. Ca va être long, il va y avoir des rebondissements, il y a quelques heures d’inconnu qui nous attendent.

Sur cette édition, je me lance avec des jambes assez lourdes. J’ai mal aux cuisses, je ne fais donc pas de folies. Je pars, raisonnable, fort de mon expérience de l’an dernier. Il va falloir boire, refroidir le corps à l’aide de tous les jets d’eau prévu à chaque ravitaillement (tous les 2km), et tenter de manger ce que l’on peut. Allure conservatrice de 5'20'' au kilo. Et on verra au bout de 20km ce que l'on fait.

L’avantage à Vichy, c’est que le parcours est à la fois beau et varié. Nature d’un côté, bords de l’allier aménagés de l’autre, et passage par le centre ville, bourgeois et joli de Vichy. Et du monde, pour encourager. 

Je suis toujours impressionné par les spectateurs. Ceux qui regardent les coureurs avec une certaine admiration, comme s’ils appartenaient à un monde hors de porté pour eux. Ce que la plupart des coureurs du jour devaient d’ailleurs se dire à une époque :) 
Et ceux qui ne mesurent pas vraiment l’épreuve en cours. Soit parce qu'ils pensent que l'on est en train de courir un 10km, soit parce qu'ils n'ont aucune idée de ce que représente une telle aventure.

Bref, tout cela est amusant, et permet soit de relativiser, soit de faire passer les kilomètres sans vraiment s'en rendre compte.

Mais voilà. A un moment, il faut passer à la caisse, et ce moment est arrivé au milieu du 2ème tour (16ème kilo). Il faut commencer à vraiment forcer pour maintenir l'allure. Ce n'est plus (du tout) automatique. L'alimentation devient plus complexe. J'alterne coca, Saint Yorre, Tuc, Gels, Eau, Boisson énergétique... Et je sens bien que ca a du mal à passer au niveau estomac, sans arriver à savoir si c'est un excès de sucre ou un excès d'eau qui bloque. Pas simple.
Heureusement, un coup de mieux au début du 3ème tour. Vraiment bienvenu. Je passe à côté de mes supporters préférés qui avaient noté la baisse de l'allure sur le suivi live, pour les rassurer et leur dire que je retrouve mes jambes, mes sensations. C'est bon. 
Toujours impressionnant ces contrastes, cette impression d'être au fond et pourtant de revoir la surface sans savoir exactement pourquoi.
Forcement, ce ne dure pas et l'entame du 4ème tour (31ème kilomètre) se fait sentir. 
Mais là, le cerveau et sa magie entre en jeu. C'est le dernier tour. Et oui, le dernier tour. Et cette simple idée, pensée, entraine des réactions psychiques qui font des miracles physiques.
La fin se fait proche, je tente de bien profiter de ces derniers kilomètres. Double avec respect d'autres concurrents pour lesquels il reste parfois 3 tours (30km) à faire... 
Et cette délivrance, l'arrivée. Malheureusement aseptisée depuis que le label Ironman flotte sur la course. Mais tout de même une arrivée d'Ironman. C'est un moment particulier, indescriptible, étonnant.

Marathon : 4h17 (623ème temps, gain de 121 places, et déçu d'avoir craqué et pas réussi à tenir la barrière des 4h comme sur la première édition. On mettra cela sur le compte des 33°C :) )

Classement final : 734ème pour 11h37'27''



Après l'arrivée, c'est difficile. Après avoir échangé quelques messages, je m'assoupis sur les tables prévues pour se restaurer sans rien pouvoir avaler. Je vais somnoler une petite heure, et le coup de fil de ma femme me réveillera, pour que je puisse retrouver quelques forces pour me bouger. Je rassemble mes affaires, mon vélo, et je sors.
Ca y est. 3ème ironman. Et encore bien différent des 2 autres. Quelle épreuve. Le prochain est déjà programmé. Le frenchman, à Hourtin, fin Mai. Des conditions météo qui seront normalement plus clémentes.
Je retrouve toute la famille. Je suis bien, heureux, quelle aventure, et il faut bien se rendre à l'évidence : qu'est-ce que j'aime ça :) Sans vraiment savoir dire pourquoi. J'aime "l'aventure" que représente la journée. Cette découverte de soi, de contrastes et de rebondissements.
En tout cas, impressionné par le niveau général. Je pensais vraiment être mieux classé que cela avec mon temps. Les gens viennent de loin, et ne font pas semblant. Mais relativisons aussi, avec mes 8h d'entrainements par semaine dont une moitié de vélotaf, je dois être parmi les athlètes qui totalisent le moins d'heures d'entrainement. 

Ah, et dernière chose. Avec mes points gagnés à Aix en Provence, puis à Vichy, je suis un AWA (All World Athlete) de bronze. Globalement cela signifie que je suis dans le top 10% des athlètes ayant effectués un ironman en format half et full. Ca me donne le droit, en 2017, à un traitement de faveur sur les courses Ironman. Hé, hé, ils sont forts ces ricains en marketing.

See you soon ! 

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