lundi 12 mai 2014

Triathlon du Pays du Roi Morvan à Priziac

Premier triathlon de l'année, et pas des moindres : un half-ironman, à Priziac, dans les Monts d'Arrée en Bretagne.
C'est un peu tôt par rapport à l'objectif de l'année challenge Vichy, mais c'est le seul dont la date et le lieu correspondent avec mes contraintes.
Autre avantage, je l'ai déjà fait l'an dernier comme mon premier half de ma carrière triathlétique, j'ai donc un temps de référence, et je connais le parcours.
Cela va permettre de voir quels progrès ont été accomplis en 1 an, notamment avec le gros travail d'endurance et de maintien du seuil effectué en fin d'année dernière
et cet hiver.

Me voilà donc arrivant sur le site de Priziac à 9h pile. Soleil pour le moment, mais la journée est prévue comme une vraie journée bretonne : succession d'averses et de soleil.
Je vais retirer mon dossard, je croise Xavier Le Floch, organisateur de l'épreuve et au passage vainqueur de l'EmbrunMan - rien que cela - qui nous souhaite la bienvenue dans le "NorseMan" Breton.
C'est amusant, bien que sur le coup je trouve cela un peu exagéré, j'y repenserai plus tard dans la journée sur le vélo.

Dossard récupéré, je commence tous les préliminaires nécessaires à l'entrée dans le parc. Dossard sur la ceinture, étiquette vélo, casque, lunette, combi, ... ça prend du temps tout ça et j'arrive tout juste 5 minutes avant la fermeture du parc alors que je pensais avoir pris de la marge.
Je suis enfin dedans et rejoins ma place, ou je retrouve Samuel et Matthieu, 2 collègues du club.
J'installe toutes les affaires, en essayant de les protéger sous la chaise (à l'abri d'une averse), il fait un peu frais quand le soleil est voilé, j'enfile la combi et c'est parti pour le briefing puis l'accès au départ sur les rives du Lac de Bel-Air.

Grand soleil, c'est beau. Eau annoncée à 15,4°C. Soit 1°C de plus que l'an dernier. C'est important.
Quelques coups de bras dans l'eau en guise d'échauffement, je reviens sur la rive et me rend compte que j'ai oublié d'enlever mon alliance. Vite je demande à l'arbitre
si je peux retourner dans le parc pour la laisser - trop peur de la perdre dans l'eau - il acquiesce en me disant de me dépêcher. Petite foulée pour y retourner, et revenir.
Ca y est, je suis en place, sur le départ. Stéphane Garcia chauffe l'ambiance, c'est clairement un bon speaker. Il fait monter la pression. Ca va partir .... C'est parti !

La natation va être agréable. Elle se déroule bien, pas trop de bousculades, par contre, je n'arrive pas "à envoyer". Comme l'impression de ne pas être "à fond". J'essaye donc de bien m'appliquer sur ma technique en me disant que l'on verra plus tard pour essayer de se lâcher.
Sortie à l'australienne, je me dis que ça m'a déjà paru long, alors que ça ne sera que le quart de la distance pour l'ironman. Houch. Aller on y retourne, et c'est reparti. Le deuxième tour passe plus vite. Sur le retour, j'essaye d'envoyer un peu plus, mais toujours cette impression d'être "enfermé" dans ma combi et de ne pas pouvoir bouger librement les bras.
Je sors de l'eau. 40 min. Finalement, c'est pas mal et ça me classe un peu moins bien que le milieu de peloton (150ème temps natation).

Je file vers le parc, j'enlève la combi, et je suis ce que j'avais prévu : j'ajoute une couche par-dessus la tri-fonction + veste à manche longue, et j'y vais. 2min20 pour la transition. Ca me parait long sur le papier alors que j'ai l'impression d'avoir bien boosté.

Et c'est parti pour le vélo. Double objectif : accrocher les 30km/h de moyenne sur un parcours relevé (dénivelé et vent assez fort) tout en restant dans des zones cardiaques raisonnables : passer le moins souvent possible au-delà de 150/155. Côté alimentation : organisation militaire. On boit 2 petites gorgés toutes les 5 minutes (bip sur la montre !) et une demi barre énergétique toutes les 1/2 heure. Objectif, accrocher les 60 à 90 g de glucides par heure, et tourner autour de 750ml
d'eau par heure.

Quelques cafouillage avec les chaussures : la prochaine fois je les mets directement au pied dans le parc :). Le parcours démarre par une succession de bonnes bosses et j'y vais mollo. Je rejoints rapidement Matthieu qui m'indique des problèmes techniques. Je l'encourage et continu mon chemin. Une succession d'averses vient rappeler la météo capricieuse de la journée. En tout cas, ça roule bien. Ma moyenne horaire monte et se stabilise entre 28 et 30km/h au gré du dénivellé. J'aimerais
bien accrocher les 30 de moyenne à la fin. Il faut composer avec le vent qui fait des siennes pleine face en milieu de parcours et une belle averse de grêle qui ne durera pas longtemps mais qui fait mal. Tiens, tiens, qui avait parlé de Norseman Breton ? :) Je me mets à me causer et à chanter pour garder le peps, le moral et positiver.

Les 3h06 sont passées très vite. Quel bonheur sur les 15 derniers kilomètres, roulant, vent dans le dos, revêtement nickel, allongé sur le vélo CLM, entre 35 et 40km/h. Sensation de vitesse "facile", super agréable. Ça donne le moral, et surtout, ça me permet de poser le vélo avec 30,4km/h de moyenne au compteur sur les 92km, tout en ayant respecté mes plages de fréquence cardiaque et l'alimentation. Super, sur le papier, la course à pied doit bien se passer.
Car mon véritable objectif de la journée, je me le suis mis sur cette dernière portion : faire le semi marathon en moins d'1h45, soit 5min au kilo, ce qui me semble réaliste vu mon meilleur temps sur la distance : 1h27.
Après une transition normale, je me lance. Les premiers mètres sont toujours bizarres. Drôles de sensations dans le jambes. Je reste autour des 5' au kilo et laisse le temps aux muscles de s'adapter. C'est le seul moment où je vais me faire doubler par quelques concurrents qui partent à fond.

Les sensations reviennent après 1 kilomètre, je décide de bien relancer la machine et d'aller mettre le cœur dans des zones cardiaques plus élevées (autour de 165 soit ma fréquence "marathon"). Et ça donne .... un peu plus de 4'30 au kilo !!! Wouha, bonne surprise, surtout que je me sens vraiment bien. Je prends conscience que j'ai les moyens de réaliser une grosse course à pied. Restons calme, c'est la première fois que ça m'arrive en triathlon, profitons de ce peps pour bien se décontracter dans les descentes, allonger la foulée sur le plat, rester modeste dans les côtes.

Et tout cela tient terriblement bien. Je fini le premier tour (3 tours de 7km à faire), en pensant voir ma famille censée arriver à ce moment là. Personne, ce n'est pas grave, ça sera pour le prochain et ça m’a malgré tout tenu en haleine. Le deuxième tour se passe également très bien. Je double un paquet de monde, dont ceux qui sont partis à fond au début de la CAP.
Agréable. 
Cette fois, j'espère voir des visages connus à la fin du deuxième tour, ça me maintient dans du super positif. Je continu à m'alimenter avec gel perso + eau aux ravitos, mais je sens tout de même que ça commence à être un peu le bazar au niveau estomac. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. Pas assez bu sur la CAP ? le plus probable, car à la fin de la course pas de grosse fringale, mais une soif importante.

Fin du deuxième tour, et, qui aperçois-je ??? Ma femme ! qui se met à courir avec moi. Super ! Je suis content, je peux partager mon état, mes bonnes sensations, que
je suis en train de faire une grosse CAP et qu'il va falloir tenir bon pour le 3ème tour. Elle m'encourage, me suis puis me laisse en me lançant sur de supers rails pour ce troisième tour.

Heureusement que c'est le dernier. L'allure tient, mais il faut aller la chercher. Ne sachant pas trop ce qui se passe au niveau estomac, je stoppe les gels, et me contente d'un verre d'eau + verre coca au ravitaillement. Ca passe. Clairement le mental commence à prendre le relais pour pousser la machine. Ce n'est pas la berezina au niveau musculaire, mais tout devient moins naturel. 
Je positive au 17ème km : allez, encore 3 pour attaquer le dernier, ca va le faire. Il faut tenir ces 3 là et le dernier viendra naturellement. 18ème, ca tient. 19ème, ca tient et surtout bonne surprise, ma femme est venu bien en amont pour m'accompagner dans cet avant dernier kilomètre plutôt
que tout à la fin. Super stratégie ! c'est là que c'est le plus dur. Elle court sur au moins 500m avec moi. Je suis vraiment heureux, même si je ne lui dit pas de peur de faire remonter un peu trop d'émotions et de perdre mes moyens. C'est un point que je dois retenir sur les fins de courses pour ne pas me démobiliser mentalement.
Trop émotif :)

Je suis secrètement heureux, car je maintiens mon 4'30'' et je sais que ca va lui poser problème pour me suivre longtemps. Le vilan :) mais  avec cela je me retrouve sans m'en rendre compte sur le dernier kilomètre puis 500 derniers mètres. C'est bon, je vais boucler le semi en 1h36, ma femme me laisse en m'indiquant que les enfants m'attendent juste avant l'arrivée pour finir en famille. Je me presse d'y être. Je les aperçois. Tous sages le long de la barrière prévue à cet effet. Cette
fois je me lâche, je me régale. Toutes les émotions sortent. Il m'embrayent le pas. Je leur donne la main. Ils sont heureux, moi aussi, on passe la ligne. Génial !

Bon quelques minutes pour revenir sur terre, récupérer un minimum de lucidité. Les enfants profitent du buffet. Je discute avec Samuel arrivé depuis 15min plus tôt. Grosse perf. J'apprends que je fini 85ème. Trop content, je visais la première moitié sur les 300 partants. Un point me taraude tout de même : l'ironman, ca va vraiment être un truc de fou. J'ai bien vécu la course, mais faire le double ... c'est autre chose. 5h27 d'effort, c'est déjà du lourd, du très lourd. Je n'ai plus qu'à espérer le
même état de forme, la même gestion et le même dénouement, même si je dois me préparer à quelques moments difficiles à passer, vu mon inexpérience de la distance.

Objectif atteint. Protocole alimentaire, ok, avec vigilance sur la CAP. Vélo de triathlon super dans les plats, lancé à fond. Pas de bobo particulier, si ce n'est une douleur au genou qui me suis depuis quelques semaines. C'est articulaire et circonstanciel, il faut juste penser à bien en guérir avant le jour J. A intégrer dans la prépa !

mercredi 7 mai 2014

La forme .... Oui mais...

Week-end test. Samedi triathlon de reprise/répétition organisé en interne du club et dimanche foulée de l'éléphant, course à pied populaire.
Le retour à une épreuve de triathlon est toujours sympathique après la coupure hivernale. Le rituel de la préparation des affaires : la combinaison - check, les lunettes de natation - check, les chaussures vélo- check, le casque - check, les lunettes vélo, le vélo, les gourdes, les baskets - mince je n'ai pas encore mis les lacets automatiques. Et la montre bien sur.
Au final, super sensations, heureux d'avoir pu enchaîner et il n'y a pas de doute c'est un sport bien particulier. Je fini 11ème sur 60, je pensais à mieux, mais les forts sont venus.
Peu ou pas de traces dans les jambes et le lendemain j'enchaîne sur une perf au foulées de l'éléphant en améliorant mon record au 10km. 41' pour 10,5km soit 39' au 10km !!! Dire que la barrière des 40' a été infranchissable pendant de longues années. C'est vraiment la forme. Et beau classement vu le casting de la course : 43eme sur 2830 participants !
Bref tout va bien les efforts de l'hiver payent. Seul hic au tableau : une douleur au genou droit que je traine depuis 1 semaine, et malgré 0 sortie cap en 1 semaine.
Va falloir que j'affine le diagnostique. Serait ce les grosses sorties vélo qui déclenche cette faiblesse qui se sent lorsque je cours ? J'ai déjà mangé beaucoup plus de kilomètres en course à pied sans problème. Il faut que je creuse.
En attendant : repos relatif pendant quinze jours jusqu'au premier gros rendez vous que je considère comme un objectif test : le Half-ironman du roi morvan à Priziac, dans les monts d'Arrée.